Judy, diffusion du 23/02/21

Canal+
23/02/21 ~ 21:07 - 23:02

En 1968, Judy Garland vit à New York avec les deux enfants qu'elle a eus de Sidney Luft, dont elle est désormais divorcée. Mais les temps sont durs pour la comédienne et chanteuse, qui doit impérativement se refaire financièrement, afin de conserver la gare de ses enfants. Pour ce faire, elle accepte une tournée de concerts à Londres, où l'actrice du Magicien d'Oz a conservé sa popularité d'autrefois... - Critique : Avec ce film, Renée ­Zellweger avait mis toutes les chances de remporter l’Oscar de la meilleure actrice, ce qui arriva. En effet, rien n’enchante plus les « juges » hollywoodiens qu’une belle performance transformiste, spectaculaire et douloureuse. Et quoi de mieux, pour se faire brillamment mal, que le rôle de Judy Garland, star parmi les stars, feu follet, mythe ardent, vulnérable, dépendante, tragique… Pas la fraîche Dorothy du Magicien d’Oz (enfant actrice martyrisée par l’ogre producteur Louis B. Mayer, que l’on aperçoit le temps de quelques flash-back), mais une Judy crépusculaire, essorée. En 1969, quelques mois avant sa mort, l’ancienne petite fiancée de l’Amérique est forcée de s’exiler à Londres, où on lui propose une série de concerts dans un cabaret. Elle est seule, ou presque, et ruinée. Elle a besoin de ce cachet. Mais l’alcool, l’anxiété, l’insomnie et les médicaments s’en mêlent… Zellweger a tout happé de son modèle, mimiques, gestuelle, regards de biche perdue, et même la voix : la comédienne interprète elle-même quelques chansons, dont le célébrissime Over the ­Rainbow. Numéro d’imitation parfait. Presque trop : une détermination minérale affleure à la surface de ce remarquable travail d’actrice, un masque sous le masque, impossible à oublier. Comme si l’actrice d’aujourd’hui entrait en concurrence avec la diva déchue. « Regardez ce que je m’inflige, ce que je peux faire », semble répéter Renée Zellweger dans chaque tremblement, dans chaque sourire qui vacille…