Drive, diffusion du 11/12/20

Arte
11/12/20 ~ 00:25 - 02:00

As du volant, Ryan Gosling roule pour Hollywood le jour (cascades) et pour les truands la nuit (braquages). Un polar stylé entre Michael Mann et Don Siegel. - Critique : Cascadeur à Hollywood le jour et chauffeur pour des braqueurs la nuit. Un homme sans amis, mis à part un garagiste boiteux qui pourrait être son père. L’amour peut-il l’atteindre ? Il surgit en tout cas sous les traits d’Irene, charmante voisine au regard triste, mère d’un bambin, et dont le mari est en taule… Le personnage flegmatique qu’incarne Ryan Gosling se révélera défenseur de la veuve et de l’orphelin, mais aussi ange exterminateur. Sa brutalité jaillit dans une terrible scène d’ascenseur où un baiser est aussitôt suivi d’un déchaînement de violence. À travers le scorpion jaune sur le blouson argenté, le graphisme rose eighties du générique, le morceau d’électro vintage de Kavinsky (devenu un tube planétaire), le réalisateur joue avec les archétypes, cherche moins à créer quelque chose de nouveau qu’à recycler, avec beaucoup de talent. En faisant notamment de Los Angeles, lieu des studios et cité sans fin ni centre, saturée de parkings, un vrai personnage. Ce n’est pas tant le conducteur — un peu irréel — qui prime, mais plutôt l’action de rouler à travers cette ville. ­Rouler pour fuir, avec cette sensation que le destin se joue dans ce recommencement perpétuel. Nicolas Winding Refn fond ­voiture et cinéma, en nous transportant.