Que la bête meure

Chabrol signe un film de réflexion morale plus qu'une satire sociale, confrontant deux comédiens magnifiques : Michel Duchaussoy et Jean Yanne. - Critique : Pour venger la mort de son fils, l’écrivain Charles Thénier s’immisce dans la vie du chauffard responsable de l’accident, un garagiste sanguin et vulgaire qui terrorise sa famille. A travers ces personnages qu’interprètent Michel Duchaussoy (excellent) et Jean ­Yanne (époustouflant), on reconnaît le vieux couple culture-nature. D’un côté, un écrivain tout en retenue, investi d’une mission vengeresse juste (quoique…), et de l’autre un être qui n’est qu’appétit, une bête, en somme. A la mécanique glacée — digne des maîtres Lang ou Hitchcock — s’ajoute une étonnante ­dimension satirique. Bien malin qui dira, in fine, quel est le personnage positif de l’aventure. Ce faux polar est l’un des plus grands films de Claude Chabrol. — Aurélien Ferenczi