Le passé

Arte
10/06/20 ~ 12:35 - 14:40

Un Iranien vient en France pour signer les papiers d'un divorce… Asghar Farhadi (Une séparation) signe un « conte moral » sur le doute et la culpabilité. Un film magnifique… - Critique : Venu d’Iran, Ahmad débarque à Sevran pour divorcer de la femme avec laquelle il a vécu en Fran­ce. Elle veut refaire sa vie avec un homme qu’elle croit, qu’elle sait être le bon, cette fois. Même s’il est toujours marié à une autre, plongée dans le coma à la suite d’une tentative de suicide… Un revenant et une éternelle absente. Un confident et un fantôme. C’est entre ces deux témoins opposés, étrangers l’un à l’autre, que le drame se noue, se joue. La femme dans le coma se contente de peser, de loin, sur des vies que son geste a dévastées. L’homme, au contraire, écoute les confessions des désemparés qu’il croise. Comme le héros de la pièce de Luigi Pirandello, Chacun sa vérité, il recueille des avis, des récits aussi confus qu’embrouillés et tente d’y voir clair. Est-il un juste, comme il le croit ? Ou, comme le lui hurle son épouse, un hypocrite autosatisfait, se plaisant à humilier tous ceux qu’il imagine indignes de sa morale et de sa philosophie ? On est dans le cinéma du doute, de l’« inquiétude morale » chère à un maître que l’Iranien Asghar Farhadi admire : Krzysztof Kieslowski.