Convoi exceptionnel

Canal+
05/05/20 ~ 23:10 - 00:30

Un jour, Foster rencontre Taupin. Alors que tout les oppose, il l'embarque avec lui pour ensemble tuer un homme. Le duo improbable n'a pas le choix car sa vie est dictée par un scénario que détient Foster. Quand il l'a en face de lui, sa supposée victime se rebelle en disant qu'elle a elle-même son propre script et finit par sortir un pistolet du tiroir de son bureau. Face au danger, Foster et Taupin préfèrent prendre la fuite. Lassés d'être des jouets, ils vont tenter de retrouver les auteurs du script, tout en essayant de se faire pardonner leurs erreurs passées... - Critique : « T’as pas eu le scénario ? », demande Christian Clavier à Gérard Depardieu au milieu d’un embouteillage. Astérix joue le bourgeois, Obélix le SDF. Ils viennent de se rencontrer, de s’engueuler, ils ne se quitteront plus. Une heure vingt d’errance dans les rues de Bruxelles à s’interroger sur le film en train de se faire, se défaire. A la recherche du scénario, donc, dont les pages à peine séchées sont livrées aux acteurs par un assistant en voiture électrique. On dirait du Beckett ? Du Beckett du pauvre alors. Presque dix ans d’absence depuis Le Bruit des glaçons, avec un Jean Dujardin visité par son cancer… Bertrand Blier est épuisé. Il a perdu sa verve, il radote, et pis, son humour absurde, sa paillardise et ses provocs qui nous ont tant plu nous affligent. Les femmes déambulent toujours en guêpière en parlant de cul. Les mecs dissertent encore sur la brièveté de la vie en bouffant du foie gras. « La différence entre la vie et le cinéma, c’est que dans la vie, on meurt. » Même l’hommage à son père tombe à plat : Blier fils fait chanter à un personnage une chanson tirée de Quai des orfèvres, d’Henri-Georges Clouzot, dans lequel Bernard Blier avait un rôle important, mais l’émotion ne vient pas. Et les acteurs dans ce marasme ? La complicité entre Clavier, le dernier membre de la bande du Splendid à n’avoir jamais tourné chez Blier, et le fidèle Gégé ne parvient pas à sauver ce film de trop. Le texte est trop faible. Seule la dernière scène, improvisée, réjouit. Depardieu y livre sa recette de poulet jaune demi-deuil, en cocotte, avec de l’ail en chemise. Ça frétille enfin. Trop tard.