Wasabi, diffusion du 29/03/20

France 4
29/03/20 ~ 22:00 - 23:25

Un scénario niveau CE2 (signé Luc Besson) dépêche Jean Reno à Tokyo pour dézinguer les yakusas à coups de club de golf. Et tellement il est balèze, le superflic, qu'il avale le wasabi (la moutarde verte sur le côté du plateau de sushis) comme de la mousse au chocolat. Mort de rire... - Critique : Wasabi, c'est le petit tas de moutarde verte sur le côté du plateau de sushis. Jean Reno mange ça sur le bout du doigt, comme si c'était de la mousse au chocolat. Voilà un dur à cuire. Pendant ce temps, le spectateur avale tout aussi distraitement Wasabi-le-film, pâte molle à peine relevée de quelques castagnes et canardages. Un scénario niveau CE2 dépêche Jean Reno, superflic jamais remis d'une romance nippone, à la rencontre du fruit de cette liaison passée : une poupée choc aux tifs soleil couchant. A Tokyo, le gendarme en vadrouille dézingue les yakusas à coups de club de golf. Il est tantôt flanqué de la post-lolita survoltée (cliché rituel des productions Luc Besson), tantôt d'un comparse gaffeur type La Chèvre, que Michel Muller (intéressant guignol canalesque) fait de son mieux pour étoffer. Aucun des deux tandems n'est vraiment exploité. Mais on s'en fout un peu, comme du reste. Une seule chose ici compte : Jean Reno. Chaque nouveau rôle coule un peu plus dans le bronze sa statue d'acteur populaire. C'est un homme qu'on aime aimer, avec ses yeux cernés, sa barbe de trois jours, ses airs de chien fidèle. On voit doucement vieillir ce massif clergyman de la castagne. D'un film à l'autre ­ et beaucoup sont médiocres ­ il est le même et il est là. C'est un héros récurrent qui ne dit pas son nom. Sauf qu'ici (clin d'oeil volontaire ?) il s'appelle Hubert, comme dans Les Visiteurs. Chevalier solitaire, anachronique et mutant, sympathique et opaque, Jean Reno aura un jour sa rétrospective à la Cinémathèque - François Gorin