There Will Be Blood, diffusion du 21/02/21

Arte
21/02/21 ~ 20:55 - 23:25

Au début du XXe siècle, l'ascension et la chute d'un magnat du pétrole. Fresque romanesque et satire féroce du pouvoir à l'américaine : le fric contre la foi. - Critique : Durant de longues minutes, il n’y a pas de dialogue. Rien que des bruits : de pelles, de pioches qui creusent le sol à la recherche de l’or. Puis de l’or noir. Bruits, souffles, ahanements. Stridences, aussi, qui composent l’une des plus belles musiques de l’œuvre de Paul Thomas Anderson — signée Jonny Greenwood, de Radiohead… Le film, magistral, est une fresque intimiste. Un duel où s’affrontent deux Julien Sorel américains, face à leurs « Rouge et Noir » à eux : l’or et la foi. D’un côté, Daniel Day-Lewis en self-made-man à l’ambition forcenée et à la paranoïa insidieuse. De l’autre, un être pâle, malingre, effacé (Paul Dano), qui, pour la gloire de Dieu, s’empare de l’âme de ses ouailles à coups de sermons et d’exorcismes. Entre capitalisme et Église, c’est une lutte à mort. Entre ces deux fous, la violence circule comme le sang dans les veines. Pour ce film, le cinéaste américain avait changé de style. Les plans-séquences façon Ophuls de Boogie Nights ont cédé la place à des travellings secs, qui évoquent plutôt le Stroheim des Rapaces. Intense, rageur, magnifique…