The Lost City of Z, diffusion du 04/02/21

Arte
04/02/21 ~ 23:10 - 01:25

Le cinéaste adapte la biographie de Fawcett, explorateur en Amazonie. Mais la jungle envahissante ne le détourne pas de son sujet de prédilection : l’humain en quête de lui-même. - Critique : Réussir un film intimiste avec toute la matière d’une fresque d’aventures : voilà l’exploit de James Gray (The Yards, Ad astra). En adaptant la biographie spectaculaire de l’explorateur britannique Percy Fawcett (1867-1925), mystérieusement disparu, le cinéaste reste d’abord fidèle à lui-même : il filme des dilemmes intimes, des tourments existentiels. Même en Amazonie, les tempêtes ­demeurent contenues sous les crânes de Fawcett (Charlie Hunnam, fier et sensible) et de son aide de camp — Robert Pattinson, méconnaissable derrière sa barbe. Quant à la réalité de cette civilisation perdue, un doute persiste. L’obsession de l’explorateur devient ainsi la métaphore d’une aspiration humaine à l’ailleurs. D’un besoin impérieux de diversion, de transcendance. D’un désir de croire. Une autre dimension viendra s’ajouter à l’ampleur de l’histoire : le temps. Près de vingt ans se sont écoulés entre la première et la troisième expédition, en 1925. Le fils aîné, que l’explorateur n’a pas voulu voir grandir, devient, soudain, un disciple inespéré, un compagnon de voyage ultime. D’où un finale grandiose, toujours à bas bruit : une cérémonie nocturne, au milieu de la forêt, où culmine le mysticisme du héros et où s’illustre le legs ambigu du père à son enfant, comme une leçon de vie et de mort.