Terrorisme, raison d'Etat, diffusion du 12/03/19

Arte
12/03/19 ~ 21:45 - 22:40

Comment la décision américaine de s'affranchir de la convention de Genève a voué sa contre-offensive à l'échec avant même l'invasion de l'Irak, en alimentant les insurrections à venir et en contribuant à propager la violence. Hier par la légitimation de la torture, aujourd'hui avec les assassinats ciblés par drones et leurs dommages «collatéraux», cette guerre qui ne cesse de s'étendre déstabilise en profondeur l'ordre politique mondial et remet en questions les valeurs sur lesquelles se sont construites les démocraties occidentales. Critique : La guerre contre le terrorisme est un non-sens sémantique comme stratégique. On ne combat pas des idées avec des bombes. Sinon, c’est comme « frapper une fiole de mercure avec un marteau », dit un expert, c’est-à-dire le meilleur moyen de répan­dre la ­menace au lieu de l’éradiquer. Plus de quinze ans après le 11 septembre 2001, nous en sommes toujours à payer les erreurs de l’administration George W. Bush, ce concept de « guerre » qui a fini par embraser la planète. On le sait : Daech est en grande partie né de l’enlisement américain en Afghanistan et en Irak. Par quels mécanismes ? Auteur de la remarquable série documentaire Capitalisme (Arte, 2014), Ilan Ziv a interrogé tout ce que les Etats-Unis comptent d’anciens responsables (FBI, CIA, NSA, conseillers de Bush) pour les faire raconter, façon William Karel, ce piège post-11 Septembre : riposte inappropriée, falsifications de preuves, utilisation de la torture… Autant de fautes qui ont nourri la rancœur au Moyen-Orient, alors que le terrorisme doit être traité « avec une longue cuillère », analyse Dominique de Villepin — comprendre : avec subtilité et profondeur. Une démonstration un peu diluée mais très rigoureuse des ravages provoqués par cette improvisation va-t-en-guerre.