Tel Aviv on Fire, diffusion du 27/04/20

Canal+
27/04/20 ~ 12:40 - 14:10

Salam, un Palestinien qui vit encore chez sa mère à Jérusalem, vient de trouver, grâce à son oncle le show runner Bassam, un petit job sur le plateau d’un soap opera tourné à Ramallah : Tel Aviv on Fire. Cette série télé ultra populaire (y compris auprès du public israélien), replonge quelques mois avant la guerre des Six Jours en 1967 et voit l’espionne palestinienne Tala chargée d’infiltrer l’état-major israélien. Salam rencontre l’autoritaire commandant Assi, responsable du check-point qu’il doit franchir chaque jour pour aller de son domicile à son travail. Promu scénariste, Salam va puiser des idées auprès d'Assi et donner un autre ton à la série... - Critique : Salam vit à Jérusalem. Du genre flemmard, et encore stagiaire, à 30 ans, sur le tournage d’un soap opera arabe, Tel Aviv on Fire, produit par son oncle, ce Palestinien traverse tous les jours le même check-point pour aller travailler à Ramallah. Un matin, il est arrêté. Alors que son travail ne consiste qu’à aider l’actrice principale à bien prononcer l’hébreu, il se vante auprès d’Assi, un officier israélien peu commode, d’en être le scénariste en chef. Mal (ou bien) lui en prend, car ce ­militaire, très amoureux de sa femme accro au feuilleton, tient dur comme fer à une fin heureuse pour le dernier épisode. Le check-point va devenir un lieu de création conjointe et peu orthodoxe… Avec cette comédie singulière et audacieuse, Sameh Zoabi, réalisateur palestinien de nationalité israélienne, rend hommage, d’abord, à ces fictions romantiques et populaires capables de séduire des deux côtés des frontières. Il réussit, ainsi, à dépeindre une zone géopolitique brûlante avec un humour des plus pacifiques. Construit en allers-retours constants entre Ramallah et Jérusalem, et entre l’intrigue du soap opera et ses coulisses, le film s’appuie sur le talent de ses interprètes (particulièrement Lubna Azabal, irrésistible en actrice française capricieu­se jouant une espionne kitsch). Et sur un espoir : la fiction peut réconcilier les inconciliables, pour une nouvelle génération désireuse d’écrire sa propre histoire.