Sergio Leone, une Amérique de légende, diffusion du 05/01/19

Arte
05/01/19 ~ 06:20 - 07:15

Au milieu des années 1960, le western se meurt. Un jeune Italien venu tenter le destin à Hollywood va revivifier le genre, en misant sur un quasi-inconnu, Clint Eastwood, dont il étoffe la mince silhouette d'un poncho. Sorti en 1964, «Pour une poignée de dollars» ulcère la critique, mais remporte un immense succès grâce au bouche-à-oreille. La carrière de Sergio Leone est lancée. Ce premier western à l'italienne contient déjà tout l'univers du cinéaste : une Amérique fantasmée, de sales types réjouissants, une irrévérence totale pour la conquête de l'Ouest, une ampleur baroque et un cocktail explosif de lyrisme et d'humour potache. Critique : Auteur d’une encyclopédie de référence, en deux volumes, sur le western européen, Jean-François Giré a mis son érudition en veilleuse pour ce portrait. La vie et l’œuvre du plus célèbre des cinéastes transalpins du mythe de la conquête de l’Ouest sont ici abordées chronologiquement, de son enfance pauvre sous le fascisme, dans le quartier romain du Trastevere, jusqu’à sa crise cardiaque, à 60 ans, devant sa télévision, juste après avoir visionné Je veux vivre !, de Robert Wise… Un peu scolaire dans sa narration, ce documentaire permettra au néophyte de réviser les bases sans se perdre : l’influence des fumetti (la bande dessinée ­italienne) sur ce fils unique et introverti ; le rôle joué par ses parents, réalisateur et actrice renommés ; la culture classique (Homère, Degas, Goya, De Chirico…), qui irrigue discrètement tous ses films. Claudia Cardinale, Clint Eastwood, son ami réalisateur Luca Verdone, le critique Noël Simsolo apportent des témoignages émouvants à défaut d’être tous éclairants. Les meilleurs moments restent les archives montrant Leone même porter sur sa filmographie un regard malicieux et sans concession, lui qui a élevé l’ironie au rang d’art.   Et jusqu’au 27 janvier, à la Cinémathèque française, à Paris, l’exposition « Il était une fois Sergio Leone ».