Sarah la combattante, diffusion du 26/03/19

Canal+
26/03/19 ~ 02:15 - 03:55

Vice-championne olympique des moins de 51 kg aux derniers Jeux de Rio, Sarah Ouramouhne mène, parallèlement à ceux qu'elle a disputés sur le ring, de multiples combats. Diplômée de Sciences-Po, la boxeuse d'Aubervilliers, professeur dans son club, est aujourd'hui sollicitée de toute part pour tenir des conférences, parrainer des clubs et soutenir des associations. Retour sur le parcours de la championne française, maman d'une petite fille de quatre ans, devenue aujourd'hui l'emblème de toute une génération de femmes actives. Critique : « Retourne dans ta cuisine ! » Lorsqu'elle a commencé à monter sur les rings, Sarah Ourahmoune n'a pas reçu que des encouragements. C'était en 1999. La Fédération française venait tout juste d'autoriser les filles à boxer... La préhistoire, il y a moins de vingt ans. Quand elle envoie ses premiers crochets à la fin du siècle dernier dans la salle d'Aubervilliers, Sarah est l'unique représentante du sexe qu'on qualifie parfois de faible. « J'avais l'impression de devoir combattre pour m'affirmer, exister, survivre. » Le documentaire fait du destin de la boxeuse une métonymie de l'émancipation féminine en banlieue parisienne. Car Sarah Ourahmoune ne tombe pas dans le cliché du garçon manqué qui veut boxer. C'est en gardant sa féminité qu'elle joue sur le terrain des hommes. Et elle en fait une force. Non qualifiée pour les JO de 2012, elle choisit de mettre entre parenthèses sa carrière de sportive, devient mère, et puise chez sa petite fille l'énergie pour rebondir. Jusqu'à décrocher l'argent aux Jeux suivant. Au plus près de la boxeuse, de ses entraîneurs et de sa famille, le film écrit l'histoire avec passion. Et non sans intelligence : le présent rompt continuellement la progression chronologique pour mieux mettre en valeur ce qu'est devenue Sarah Ourahmoune. Aujourd'hui, elle met en place des programmes qui relient boxe et éducation dans les quartiers difficiles. Le Conseil de l'Europe l'écoute sur les questions de parité dans le sport. Elle est chevalier de la Légion d'honneur. On ne sait toujours pas si elle fait bien la cuisine. — Michel Bezbakh