Pyromaniac, diffusion du 22/11/20
Un petit village norvégien est frappé par une série de feux, de plus en plus dévastateurs, dont l'origine ne peut être que criminelle. La peur se répand dans la communauté, puis la méfiance s'éveille quand l'enquête de Johansen, le policier municipal, ne tarde pas à révéler que le pyromane est de la région. Ingemann, le chef des pompiers volontaires, est sur le pied de guerre, secondé par son fils Dag. Son épouse, elle, commence à nourrir des soupçons : pourquoi leur fils sort-il si souvent en pleine nuit ?... - Critique : | Genre : La Part du feu. En France, Erik Skjoldbjærg est connu en tant que réalisateur d’Insomnia (1997), dont Christopher Nolan a tiré un remake, et créateur de la série Occupied (1) . Confidentiel, le reste de son œuvre vaut pourtant le détour : Hold-up (2010), hypnotique film de braquage en temps réel, ou ce Pyromaniac, inédit chez nous. L’intrigue se déroule en 1978, dans un village norvégien tétanisé par les agissements d’un jeune pompier incendiaire — imparable allégorie du dédoublement de personnalité. Le cinéaste impressionne par sa mise en scène généreuse, esquissant de beaux personnages au sein de la communauté, le temps d’une scène, ou parfois d’un seul mouvement de caméra. Il décrit méticuleusement les interventions des soldats du feu, avec du matériel d’époque, dans un style réaliste éprouvé (la réparation de la pompe hydraulique). Et quand il filme, en gros plans, le visage du héros (Trond Nilssen, troublant), il laisse imaginer une mécanique démente. Plus le type allume de feux, plus il en éteint avec ses camarades pompiers, plus son intégration sera, pense-t-il, facilitée — via le pouvoir sexuel de l’uniforme et du camion. Il pourrait, aussi, ne pas se souvenir de ses actes, à la manière du tueur schizophrène de L’Étrangleur de Boston (Richard Fleischer, 1968). Laissant planer le doute sur les motivations du pyromane, le film restitue, in fine, sa confusion mentale. (1) Les quatre derniers épisodes de la deuxième saison inédite sont diffusés ce soir à 20h55, toujours sur Arte (lire ci-dessus).