Pink Floyd, P.U.L.S.E., diffusion du 17/01/19
En 1994, dans la foulée de la sortie de l'album «The Division Bell», Pink Floyd remonte sur scène pour une série de concerts monumentaux. Lors de certains shows, dont celui de Londres, les trois membres subsistants rejouent l'intégralité de l'album «The Dark Side of the Moon», sorti en 1973. Critique : En 1995 débarquait P.U.L.S.E, de Pink Floyd, dont le boîtier possédait une diode rouge clignotante. Curieuse pulsation pour un live suivant leur dernier effort, The Division Bell, à l'encéphalogramme pourtant bien plat. Roger Waters a quitté le groupe depuis dix ans et David Gilmour est désormais le capitaine de ce vaisseau de croisière naviguant dans les eaux calmes d'un rock non plus progressif mais régressif, tendance préretraite. Devenu l'incarnation de la machine à cash de Money, le Floyd donne le change sur scène avec une scénographie révolutionnaire, malheureusement accompagnée d'une série de clips vidéo atrocement mauvais. Oui mais voilà, ce show pachydermique, qui paraît un peu daté aujourd'hui, abrite une pépite à la modernité intacte et intemporelle : l'intégralité du chef-d'oeuvre historique de 1973, The Dark Side of the Moon. C'est ce segment isolé que Arte a la bonne idée de diffuser ce soir. De Speak to me à Eclipse, les trois derniers mousquetaires multimillionnaires interprètent avec humilité et fidélité (à quelques petites fautes de goût près) l'un des rares albums à avoir su fédérer un large public, tout en proposant une thématique sombre (l'aliénation sous toutes ses formes) et une musique exigeante et aventureuse. Cette prestation ne remplace évidemment pas le mythique Live at Pompei (1972) mais demeure un baroud d'honneur admirable et plus que respectable. — Sébastien Mauge