Patrick Melrose, diffusion du 25/03/19

Canal+
Mauvaise nouvelle
25/03/19 ~ 21:05 - 22:05

Saison : 1 - Episode : 1 - Patrick Melrose, aristocrate héroïnomane, apprend le décès de son père. Comme souvent, le riche héritier est sous l'emprise de substances illicites et il est brutalement ramené à la réalité. D'ailleurs cette nouvelle le perturbe tellement qu'il songe alors à mettre un terme à ses addictions. Mais lorsqu'il se rend à New York pour récupérer les cendres du défunt, de désagréables souvenirs familiaux ressurgissent. Durant les trois jours qu'il passe à Manhattan au cours desquels il rencontre d'anciens amis de son père, Patrick Melrose va retomber dans ses travers et consommer toutes sortes de drogues afin de tenter de dompter ses démons intérieurs... Critique : Derrière la fenêtre d’un luxueux hôtel new-yorkais, un homme jeune hurle. A ces hauteurs, derrière cette vitre incassable, nul ne peut l’entendre. Patrick Melrose est seul avec sa douleur. Ciga­rettes, femmes, alcool, cocaïne, héroïne, amphétamines, barbituriques : il a beau la fuir incessamment, elle lui reste très attachée. La mort de son père, dont il est venu d’Angleterre récupérer les cendres, peut-elle l’en délivrer ? « Le salopard a enfin claqué », mais ses « restes sont bien présents en moi », siffle-t-il à l’amie ­venue l’épauler. Le premier épisode se contente de suggérer l’origine de ces effroyables souvenirs ; dans un déchirant flash-back, la suite invite à ne plus douter de leur nature. Adaptée des ouvrages en partie autobiographiques d’Edward St Aubyn, cette série écrite par David Nicholls et réalisée par ­Edward Berger fait mieux que lui être fidèle. Dans cette société ­oisive et bourgeoise qu’a si bien connue l’auteur, les solitudes ­extrêmes et les intelligences sadiques concourent à la déchéance physique et morale de ses membres de la plus élégante manière. La saisissante beauté des décors, la précision étincelante des ­dialogues et la finesse de jeu des acteurs confèrent à chaque scène une intensité telle que chacune en devient plus crucifiante ­encore que le texte d’origine. Fascinant.