OSS 117 : Le Caire nid d'espions, diffusion du 24/03/19

C8
24/03/19 ~ 21:10 - 23:00

Pastiche élégant des films d'espionnage d'antan. C'est là qu'explosait Dujardin en espion crétin, colonialiste et macho, avec un côté Sean Connery de BD. Critique : | Genre : pastiche. Avec le retour à l'écran d'OSS 117, Hubert Bonisseur de La Bath pour les initiés, on s'attendait bien à un pastiche, mais pas à celui-ci. A la place de la grosse farce redoutée, Hazanavicius a surpris avec cet hommage décalé aux films d'espionnage exotiques des années 1950-1960. Cadrages sophistiqués, transparences, Technicolor, sans parler des costumes, tout semble « d'époque » et évoque à la fois la ligne claire d'Hergé, les premiers James Bond et Hitchcock. Une réussite plastique dont le comique repose sur... ­Hubert. Avec son machisme, sa méconnaissance de l'islam et son sens de la déduction proche de zéro, ce héros est une vraie plaie dans l'Egypte de 1956 en pleine décolonisation. Pourtant, il a du charme ! En composant un Sean Connery au pays des pyramides, Dujardin, très mâle, ressert sa palette de mimiques qui vont de l'étonnement enfantin à la fanfaronnade. Mais il détourne cet humour contemporain avec une élocution résolument surannée. Ce film est à son image : un déroutant mélange de bouffonnerie et d'élégance. — Guillemette Odicino