Mort à Sarajevo, diffusion du 17/01/19

Canal+
17/01/19 ~ 02:05 - 03:25

À l'hôtel Europe de Sarajevo, un gala est organisé pour célébrer les cent ans de l’assassinat de l'archiduc François Ferdinand. Le gérant, Omer, reçoit Jacques, un invité de marque qui doit prononcer le discours inaugural du gala. Cependant, Omer craint une grève du personnel, car celui-ci n'a pas été payé depuis deux mois. Il demande de l'aide à Enco, le propriétaire du club de poker en sous-sol ainsi qu'à ses sbires. Sur le toit de l’hôtel, Vedrana, une journaliste, interviewe le descendant de Gavrilo Princip, le meurtrier de l'archiduc et se querelle avec lui sur la place de son descendant occupe désormais dans l'histoire : héros ou terroriste. Critique : | Genre : millefeuille inventif. Un hôtel à Sarajevo, à l’heure des commémorations du centenaire du début de la Première Guerre mondiale. L’auteur de No man’s land signe une adaptation très libre de la pièce de Bernard-Henri Lévy, Hôtel Europe, la réduisant à un seul décor. Tandis que Jacques Weber répète, dans sa chambre, un discours sur l’avenir de l’Union européenne, Danis Tanovic dresse un portrait de son pays. En Bosnie-Herzégovine, tout semble prétexte à débat. Qu’en est-il, par exemple, de Gavrilo Princip, l’assassin de l’archiduc François-Ferdinand ? Héros ou terroriste ? C’est selon. Et l’Europe, est-elle une magnifique aubaine ou une nouvelle forme de colonisation ? Idem… On suit plusieurs personnages : une journaliste croate qui interviewe un Serbe ; l’assistante de direction de l’hôtel ; une blanchisseuse qui ourdit une grève générale — ce qui ne plaît pas aux mafieux qui gèrent le casino au sous-sol… Ce film est donc un curieux enchevêtrement. A l’étage, Jacques Weber. Au rez-de-chaussée, les classes sociales qui ont réussi. Dans les sous-sols, les truands ou les laissés-pour-compte. Les strates sont temporelles aussi, le passé se mêlant sans cesse au présent. Danis Tanovic aime qu’il y ait plusieurs actions dans une même scène, ce qui lui permet des raccords surprenants. On assiste à une étonnante effusion visuelle ; un film à part, d’une belle intelligence.