Mon chien Stupide, diffusion du 12/10/20

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12/10/20 ~ 22:21 - 00:05

Il y a 25 ans, Henri Mohen a écrit un roman qui avait pulvérisé tous les records de vente et remporté presque la totalité des prix littéraires. Depuis ce gros succès, l'écrivain n'a rien produit de valable. Sa vie personnelle part également à vau-l'eau. Sa femme Cécile soigne sa dépression avec un verre de blanc et des médicaments. Il aimerait bien échanger ses quatre enfants contre une voiture de luxe neuve. Son incapacité à écrire, son absence de libido, tout cela est de la faute de ses adolescents ingrats. Par une soirée de tempête, il tombe nez à nez avec un énorme chien qui va prendre une place centrale dans sa vie. Au point de mettre à mal son couple... - Critique : Yvan Attal vise un humour régressif à l’américaine pour cette transposition française du roman éponyme de John Fante (paru aux États-Unis en 1986). Mais il n’obtient souvent que de la plate vulgarité — ce père qui répète à l’envi que son grand fils « aime les culs », quand une fois aurait suffi. Le sujet principal est la crise existentielle d’un romancier-scénariste (Attal, donc) velléitaire, marié depuis un quart de siècle à la même femme, avec laquelle il a eu quatre enfants. L’homme tient les siens pour responsables de son impuissance à créer et rêve de tout plaquer, mais ce sont les autres qui partent. Le film se veut ainsi la chronique d’une famille en voie d’éparpillement, dans la lumière de la côte basque la plus chic. Entre les lignes de l’adaptation, l’acteur-réalisateur flirte avec l’autofiction, après Ma femme est une actrice (2001) et Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants (2004), deux comédies où il mettait déjà en scène son couple avec Charlotte Gainsbourg. Mais Mon chien Stupide s’enlise inexorablement dans les banals rebondissements adultères, sans émotion. Difficile de compatir aux souffrances de l’homme qui ne parvient pas à se décider entre sa grande maison d’architecte près de Biarritz et une installation à Rome, dans les parages de la Villa Médicis…