Moi et Kaminski, diffusion du 04/09/20

Arte
04/09/20 ~ 00:00 - 01:55

Sebastian Zöllner, jeune critique d'art ambitieux mais fauché, décide de se faire un nom en rédigeant la première biographie du peintre Manuel Kaminski, retombé dans l'anonymat après avoir conquis une célébrité mondiale. Aveugle, malade et misanthrope, l'artiste vit retiré depuis plusieurs années dans un village montagnard, en Bavière. Persuadé que Kaminski n'en a plus pour très longtemps, Zöllner espère faire coïncider la publication de l'ouvrage avec l'annonce de son décès... - Critique : | Genre : peinture épaisse. Depuis le succès de Good Bye Lenin !, en 2003, Wolfgang Becker a signé un court métrage, un documentaire (collectif) sur São Paulo et un film (collectif) intitulé Fragments d'Allemagne. Avec Moi et Kaminski, inédit dans les salles françaises, il fait un retour décevant. C'est l'adaptation d'un roman de Daniel Kehlmann : l'histoire d'un critique d'art aux dents longues (Daniel Brühl) qui entreprend la biographie d'un peintre célèbre, personnage fictif ayant côtoyé Matisse, Picasso et Warhol. Le journaliste, sans cesse interrompu lors des interviews, doit détricoter un écheveau de témoignages contradictoires, de fausses informations et de rumeurs, notamment sur la cécité de Kaminski. C'est la seule bonne idée du film : le caractère fuyant et insaisissable de l'artiste rend impossible sa représentation sur le papier et, par extension, au cinéma. Pour le reste, la satire du monde de l'art est grossière — voir le dîner dans la demeure bavaroise du maître, avec des convives habillés comme au carnaval. Puis la comédie se mue en road-movie ponctué de sketchs poussifs, où tout semble vieillot et factice. A l'image de Jesper Christensen, artificiellement vieilli, qui joue le peintre croulant derrière un épais maquillage. — Nicolas Didier