Microbe et Gasoil, diffusion du 28/03/20

Canal+
28/03/20 ~ 01:20 - 03:00

Le charme artisanal de ce road-movie fantaisiste, où Michel Gondry revisite et bricole quelques souvenirs de sa jeunesse, est comme un vent d’air frais. - Critique : C’est lui qui le dit : Michel Gondry aura pour toujours 12 ans (I’ve been 12 forever est le titre d’un documentaire autobiographique qu’il a réalisé en 2004). A peu près l’âge de ses deux héros aux noms absurdes, Microbe, celui qui dessine, et Gasoil, celui qui bricole. Atteint du syndrome de Peter Pan, Michel Gondry sait très bien se replonger dans ses années collège, avec ce petit décalage suranné qui lui va si bien : les deux gamins, mis à l’écart dans la cour (mais ils se rassurent, « les caïds des récrés sont les victimes de demain »), n’aiment pas les smartphones, se posent des questions existentielles (« On est copains ou amis ? ») et inventent des mots comme la Zazie de Queneau (« Exactemently ! »). Pour éviter de passer les deux mois d’été avec leurs parents, ils imaginent une machine à rêves. Avec un moteur de tondeuse à gazon et des planches de récupération, ils bricolent une maison roulante pour partir à l’aventure sur un air de Plastic Bertrand ! Gondry bricole lui aussi son film avec deux bouts de ficelle et énormément de tendresse. On parie qu’à 12 ans, il a vu le film de Joe Dante, Explorers, où deux copains construisent une navette spatiale avec des hublots de machines à laver… On pense souvent aux petits héros de Spielberg aussi, à Stand by me, de Rob Reiner, et aux BD d’Hergé Quick et Flupke. Toute une mythologie de l’adolescence revisitée façon road-movie artisanal. Emouvant comme un souvenir d’enfance.