Marguerite, diffusion du 20/11/20

France 3
20/11/20 ~ 23:25 - 01:28

Marguerite ne vit que pour l'art lyrique. Hélas, elle chante faux et personne n'ose le lui dire... Une brillante réflexion sur l'hypocrisie. - Critique : Marguerite chante faux. Elle ne le sait pas, puisqu’elle ne s’entend pas. Mais, depuis des années, lors de concerts privés qu’elle organise dans sa propriété, elle massacre obstinément Mozart, Purcell et Bellini. Marguerite est riche. Très riche. Son mari ne l’a épousée que pour ça. Et si tous les membres de son cercle musical supportent avec héroïsme ses piaillements, c’est parce qu’elle les fait vivre. Tous sont impuissants face à cette femme dont la candeur — feinte ou réelle — ne fait que refléter leur propre bassesse. En fait, c’est Lola Montès, la célèbre héroïne de Max Ophuls, qu’évoque Marguerite : les deux femmes qui s’exhibent, l’une dans un cirque, l’autre sur une scène. « Plus haut, Lola, plus haut », exige, à chaque représentation, le patron du cirque d’Ophuls. « Plus faux, Marguerite, plus faux », semblent demander, entre deux rires, les spectateurs de Giannoli. Durant sa carrière, le cinéaste n’a fait que s’interroger sur l’imposture et la célébrité. Dans À l’origine, un escroc aux abois (François Cluzet) se dépassait pour redonner confiance à ceux qu’il avait voulu duper. Dans Superstar, un anonyme (Kad Merad) devenait l’idole d’autres anonymes qui le rejetaient aussi vite qu’ils l’avaient adulé. Avec Marguerite, c’est le jeu qui l’emporte. Il est sinueux. Et vertigineux.