Madame Hyde, diffusion du 09/09/20

Arte
09/09/20 ~ 19:55 - 21:30

Madame Gequil, professeur de physique, a bien du mal à passionner ses élèves à sa matière. Elle donne ses cours dans un chahut permanent. Lors d'une expérience scientifique, elle est frappée par la foudre. Métamorphosée, son mari qui l'a toujours encouragée ne la reconnaît plus. Finie la femme timide (aller à la piscine était un calvaire pour elle) : elle a pris de l'assurance, en devient même inquiétante, à la grande surprise de son proviseur qui s'échinait à l'humilier. Crainte désormais par ses élève, elle reçoit les honneurs de l'Education nationale... - Critique : Point de réalisme chez Serge Bozon, ça décolle toujours vers le farfelu. Voici donc Mme Géquil (sic), prof de sciences physiques dans une classe technologique en banlieue. Sans la moindre autorité, cette mauvaise pédagogue est un objet de raillerie pour ses élèves et d’apitoiement auprès de ses collègues. Elle est malgré tout sensible au sort d’un élève que le handicap (démarche très claudicante avec déambulateur) n’empêche pas d’être antipathique. Or voilà qu’un jour Mme Géquil se transforme… L’Étrange Cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde, écrit par Robert Louis Stevenson, tout le monde en connaît les grandes lignes. Le cinéaste le chamboule sur deux points essentiels : une femme comme héroïne, et qui se métamorphose de manière positive, au moins dans un premier temps… La fable fantastique est très drôle dans sa manière de reprendre bon nombre d’archétypes sur l’école pour mieux les pervertir. Exemple, le proviseur de l’école (Romain Duris, impayable), cheveux sur le côté et tenues cintrées bleu ou vert canard : à la fois caricature du manager et histrion fêlé. Le plus étonnant reste le glissement du film vers l’apprentissage. Serge Bozon nous ferait presque aimer le principe d’Archimède et les axiomes d’Euclide. Sa transmission du savoir au bord du rêve est fluide, gracieuse… Petite créature criarde et fébrile, surfemme luminescente, enseignante à l’agonie… livrant héroïquement son cours, Isabelle Huppert est épatante à travers tous ses avatars.