Les maudits, diffusion du 30/07/20

Arte
30/07/20 ~ 12:35 - 14:15

Avril 1945 : des nazis fuient dans un sous-marin vers l'Amérique du Sud. En cours de route, ils enlèvent un médecin pour soigner l'un des leurs... Un des films de guerre que Clément réalisa après la Libération. Très manichéen, mais belle mise en scène à huis clos dans un décor qui reproduit un U-471 allemand. - Critique : Après deux chroniques sur la Résistance, La Bataille du rail et Le Père tranquille, René Clément filmait ici le camp des vaincus à travers une drôle d’histoire de sous-marin, qui part d’Oslo en 1945 pour rejoindre l’Amérique du Sud. Avec, à son bord, une brochette de fanatiques, renégats ou lâches, décidés à poursuivre la lutte ou à sauver leur peau : un dignitaire de la Wehrmacht, un auxiliaire zélé du régime hitlérien, un journaliste français collaborationniste, un industriel italien et son épouse de boudoir, un scientifique scandinave et sa fille… Le seul bon de ce monde infâme est un médecin de Royan, emmené de force lors d’une escale sur les côtes françaises. Par souci de réalisme, le cinéaste avait fait construire en studio une reproduction fidèle d’un U-471. De la salle des machines aux cabines, on étouffe donc d’autant plus que l’humanité dépeinte est noire, croupie, vouée à s’entre-déchirer. Un peu poussif par moments, le film bénéficie d’une superbe image d’Henri Alekan et d’une interprétation remarquable, faisant honneur à des dialogues sardoniques. Exemple : « On ne respecte que les morts qui ont été des vivants respectables. » Comble de l’ironie, c’est le pire des scélérats (Jo Dest, impeccable avec son faux air de Himmler) qui lâche cette réplique.