Les huit salopards, diffusion du 07/06/20

Arte
07/06/20 ~ 19:55 - 22:40

Western avec chasseur de primes et tempêtes de neige, le huitième Tarantino fuse de vitalité et de violence. Grand-Guignol assumé ou caricature pénible ? - Critique : Sur quoi reposait Reservoir Dogs, le premier film de Tarantino ? Sur un huis clos, des dialogues brillants et une violence exacerbée giclant en geysers, comme dans du grand-guignol assumé. Ingrédients que l’on retrouve dans son huitième long métrage, pas très bien accueilli, cette fois, même par ses fans… On retrouve pourtant avec un plaisir d’enfant (vaguement pervers) une intrigue sommaire : après la guerre de Sécession, en pleines bourrasques neigeuses, un chasseur de primes conduit une femme à la ville pour la faire pendre. On découvre des personnages aux noms bizarres… et on reconnaît ce qui fait la griffe du cinéaste : un scénario fait de chausse-trapes, en trompe-l’œil, tout en double jeu. Avec des surprises, et des retournements… Beaucoup ont fait de Tarantino un penseur, un philosophe, un moraliste. Pas sûr… En revanche, cet enfant gâté est un prestidigitateur superbe, un manipulateur hors pair, un technicien habile. Un funambule, un acrobate, un risque-tout. Un coucou qui se faufile dans le nid des autres, en empruntant au western spaghetti et au cinéma bis : il le sait, le proclame et s’en vante. Un merle blanc, donc, et, qui sait, un phénix.