Le grand jeu, diffusion du 11/01/19

Canal+
11/01/19 ~ 15:20 - 17:37

En 2004, la jeune Molly Bloom veut s'accorder une année avant d'entrer en fac de droit. Simple assistante, elle épaule son patron qui organise des parties de poker clandestines. Ingrat, son patron finit par la renvoyer. Parce qu'elle connaît désormais les ficelles du métier, elle monte son propre business : ses parties de poker sont très select car la mise d'entrée s'élève à 250 000 $ ! Très vite, c'est un succès. Mais elle est vite rattrapée par les agents du FBI qui la surveillent et la mafia russe qui veut élminer la concurrence. Molly Bloom doit lutter pour sauver son affaire et bientôt sa vie … Critique : Durant des années, de Los Angeles à New York, Molly Bloom a organisé les parties de poker les plus convoitées et les plus fermées de tout le continent américain. Stars de cinéma, dieux du stade, géants de la finance, princes et pdg se sont battus pour avoir le privilège de perdre des millions de dollars sur son tapis vert. Avant que la mafia russe et les escrocs à la Madoff, puis le FBI ne s’invitent pour changer la donne… Le film s’appuie sur son autobio­graphie. C’est le portrait d’une ambitieuse, depuis sa première chute, sur les pistes d’une compétition préolympique, jusqu’à la seconde, qui se déroule dans un tribunal. Outre le charisme étincelant de Jessica Chastain, on retrouve la patte d’Aaron Sorkin (au scénario de The Social Network), son art du dialogue percutant, sa fascination pour les bosseurs acharnés, les beaux esprits en surchauffe, toute une poétique de la performance et du dépassement de soi. Molly Bloom ne se contente pas de bâtir un petit empire à partir de rien. Elle accomplit cette prouesse sans renoncer à son intégrité morale. Même dans sa déchéance, lorsque les autorités la poussent à révéler l’identité de ses illustres clients, elle refuse la trahison. La plus grande force de ce récit nerveux et virtuose n’est pas d’analyser la psyché de Molly. Elle consiste à célébrer son atout majeur : l’intelligence. La belle Molly ne réussit ni grâce à sa féminité, ni malgré elle. Seulement parce qu’elle est la meilleure dans son domaine. Entre elle et un monde régi par les hommes, il y a égalité.