Lait et charbon, diffusion du 08/11/20
Dans la région de Dortmund, Julian, 12 ans, fils de mineur, vit les premières mutations des Trente Glorieuses. Lorsque sa mère, dépressive, emmène sa petite soeur séjourner au bord de la mer, Julian reste seul avec son père, Waller. Marusha, leur jeune voisine, provocante, multiplie les incursions chez eux... - Critique : Au début des années 1960, dans la Ruhr ouvrière, Julian, 12 ans, connaît les premiers tourments de l’adolescence. Alors que son père descend chaque nuit dans la mine pour faire vivre sa famille, sa mère, qui traverse une grave dépression nerveuse, le bat régulièrement. Timide et introverti, Julian subit en outre les vexations de ses camarades et est l’objet des attentions très ambiguës du voisin d’en dessous. Reste Marusha, jeune voisine à la sexualité provocante, dont les tenues légères suscitent l’émoi de l’adolescent. Mais même elle se moque de lui… Tableau noir et désillusionné de la violence du monde adulte, ce récit d’initiation a le mérite de proposer une reconstitution convaincante de l’Allemagne ouvrière des Trente Glorieuses, avec ses paysages hérissés d’usines et son ciel perpétuellement occulté par la fumée des aciéries. Mais il pêche par l’absence de vraie trajectoire narrative : les vignettes s’enchaînent, toutes plus cruelles et pessimistes les unes que les autres, sans qu’on comprenne où le récit veut aboutir. Résultat, on s’ennuie vite devant ce sous-Poil de carotte dur et uniforme, où aucun des personnages, hélas, ne semble trouver grâce aux yeux du réalisateur. Un peu de lumière posée sur eux aurait sans doute rendu son histoire plus attachante.