La prochaine fois je viserai le coeur, diffusion du 24/09/20

France 3
24/09/20 ~ 20:05 - 21:55

Une série de meurtres sème la terreur dans l'Oise, dans les années 1970. Le coupable est un gendarme… Portrait fascinant et sombre d'un psychopathe. Impressionnant. - Critique : Parfois, c’est dans la nuit qu’il agit. Au volant de sa voiture, il traque, dans sa banlieue déserte, des filles qu’il renverse et qu’il tue quand il peut. Parfois, c’est l’après-midi qu’il embarque, au hasard, des auto-stoppeuses, sur lesquelles il tire, sans même oser les regarder, maladroit, en proie à une panique qui le tétanise… De retour chez lui, après les meurtres, il se roue de coups de fouet, il se purifie dans de l’eau glacée. Puis il se rhabille et, chaque matin, à 3h15, il enfile un uniforme qu’il veut impeccable, pour s’en aller se traquer lui-même. Franck Neuhart est un gendarme… D’un fait divers célèbre qui s’est déroulé dans l’Oise, à la fin des années 1970, Cédric Anger a tiré un thriller à la Zodiac, de David Fincher. Pur, sombre, effrayant. Totalement dénué de psychologie. Les sentiments, sur le visage de Guillaume Canet, se taisent, et seule la musique, superbe, de Grégoire Hetzel, révèle les obscurs tourments qui emportent le personnage. Cédric Anger filme l’angoisse devant le vide, la peur qui suinte, qui s’infiltre partout. On sent, dans la lumière, dans les décors, le constant désir du cinéaste de fuir le polar réaliste à la française, pour mieux atteindre les rives de l’onirisme.