La lutte des classes, diffusion du 25/03/20

Canal+
25/03/20 ~ 22:45 - 00:25

Paul et Sofia vivent avec leur fils Corentin dans un pavillon en banlieue parisienne. L'un est un insouciant batteur punk-rock à la carrière professionnelle inexistante et la jeune femme est une brillante avocate d'origine magrébine qui a connu une enfance modeste en cité. Tous les deux pronent la mixité sociale notamment quand il s'agit d'éducation. Mais leurs principes vont être mis à rude épreuve quand Corentin voient ses camarades de classe déserter l'école publique pour s'inscrire à l'institution catholique Saint Benoît. Sofia et Paul vont devoir faire un choix cornélien... - Critique : Comment vivre sans repères quand on s’est toujours abrité derrière des étiquettes rassurantes ? Dix ans après Le Nom des gens, leur comédie sur l’engagement — à gauche toute —, Michel Leclerc et sa coscénariste Baya Kasmi se posent toujours la question. Depuis toujours, Paul (Édouard Baer, égal à lui-même !) emmerde le système… qui le lui rend bien. Il vit avec Sofia (Leïla Bekhti, parfaite), brillante avocate qu’on aurait qualifiée de « beurette » dans les années Mitterrand. Parents attentionnés, ils élèvent leur fils selon leurs principes d’ouverture d’esprit, de tolérance et d’alimentation bio. Mais quand ils déménagent à Bagnolet, leurs certitudes percutent la grande mixité de l’école publique du quartier. Parce que tous leurs potes passent à l’ennemi (c’est-à-dire l’école privée), Paul et Sofia vont durcir leur position, jusqu’à risquer de mettre leur couple, et leur fils, en danger. Le monde devient fou ? Oui et, si on ne fait pas attention, la catastrophe guette, prévient Michel Leclerc. Sans moralisme, il va guider Paul et Sofia vers le chemin de la réconciliation. À l’aide d’un scénario à l’humour malin qui s’amuse à retourner les clichés ou à les confronter à une réalité absurde. De quoi la peur se nourrit-elle ? De l’ignorance plus que des différences. On pourrait reprocher aux scénaristes d’enfoncer des portes ouvertes, mais leur propos échappe au manichéisme grâce à la poésie qui s’invite ici ou là, sur un air de Jeanne Cherhal. Tant qu’il y a de l’amour, de l’humour — et des luttes à mener —, il y a de l’espoir.