La grande lessive (!), diffusion du 14/01/19

Gulli
14/01/19 ~ 22:35 - 00:15

Un bon Mocky joyeusement anar, tourné en plein émoi soixante-huitard et réglant son compte à la télévision. Trente-cinq ans après, sa colère est encore d'actualité ! Critique : Film de Jean-Pierre Mocky (France, 1968). Scénario : Jean-Pierre Mocky et Alain Moury. 90 mn. Avec Bourvil : Armand Saint-Just. Francis Blanche : Loupioc. Roland Dubillard : Missenard. Jean Poiret : Lavalette. Jean Tissier : Benjamin. Michael Lonsdale : Delaroque. Genre : comédie visionnaire. Défenseur de l'écrit, Saint-Just, un professeur de lettres, part en croisade contre les méfaits de la télévision. Aidé par Missenard, prof de gym, et Benjamin, chimiste anarchiste, il sabote les antennes des parents de ses élèves, provoque des orages qui brouillent la réception des programmes. Ces interventions autoritaires ne sont pas du goût de tout le monde... Un bon Mocky de série : mal fichu mais bien joué - une troupe de comédiens comme le cinéma français en compte de moins en moins - , utopique mais joyeusement anar, réglant son compte à la petite lucarne, déjà bien envahissante. On sourit en grinçant des dents, gymnastique faciale à laquelle le cinéaste nous a désormais habitués. Au moment du grand émoi soixante-huitard, la colère de Mocky pouvait paraître légèrement décalée ; mais ce qui s'est passé depuis la justifie amplement. Encore que le film signale in fine un triste constat d'échec : les guérilleros des ondes hertziennes n'étant pas venus pas à bout de la monolithique ORTF, que pourraient-ils donc faire aujourd'hui contre les autoroutes de l'information ?