La folie à l'abandon, diffusion du 20/03/19

France 3
20/03/19 ~ 23:50 - 00:55

Le documentaire raconte le quotidien de celles et ceux qui souffrent d'une maladie mentale. Le constat eset cruel, notamment car la psychiatrie, souvent décriée mais dont le rôle reste pourtant incontournable, semble en voie de disparition. Et de ce fait, l'hôpital se retrouve petit à petit remplacé par deux autres lieux, totalement inadaptés à la maladie mentale, que sont la rue et la prison. Pour les malades mentaux comme pour la société toute entière, les conséquences sont dramatiques. Mais fort heureusement, de nouvelles initiatives étonnantes, et parfois prises par les malades eux-mêmes, émergent. Patients et familles, psychiatres, députés, juges, chercheurs, avocats, bénévoles associatifs témoignent. Critique : « Selon une étude récente, commente la voix off, près de 60 % des Français déclarent être affectés ou avoir été affectés par une maladie mentale, ou connaître dans leur entourage un proche qui en souffre. » Certes, la formulation est vague — qu’entend-on par « entourage » ? Mais elle nous rappelle, s’il le fallait, que la schizophrénie, les troubles bipolaires et autres TOC ne sont pas des tares exotiques. Que se passe-t-il lorsque la folie frappe à notre porte ? Comment notre société soigne-t-elle la folie ? Mal. Très mal, montre ce documentaire cosigné par le psychanalyste Gérard Miller. On ne soigne plus vraiment les « fous », on les shoote aux médicaments. Les moyens font tant défaut que les équipes soignantes, à leur corps défendant, s’en tiennent bien souvent à la gestion du patient, son hygiène et son alimentation. Pourtant, « il n’y a pas de soin psychique sans dimension relationnelle, c’est le b.a.-ba », assure le psychiatre Hervé Bokobza. C’est une psychiatrie ravagée que décrit Gérard Miller — cette fois davantage concentré sur son sujet que sur lui-même, même s’il ne résiste pas à la tentation de se montrer à l’image et d’interroger son collègue de La France insoumise, François Ruffin. Une psychiatrie gangrenée par l’industrie pharmaceutique, qui invente sans cesse de nouveaux diagnostics pour vendre de nouvelles molécules.