Galveston, diffusion du 18/09/20

Canal+
18/09/20 ~ 15:24 - 16:59

Roy Cady, qui recouvre les créances de son patron de mafieux et propriétaire d'un bar, apprend que ses poumons sont rongés par un cancer en phase terminale. Parce que Roy sait des choses sur lui, son chef l'envoie tout droit dans un piège. Ayant survécu à la tentative d'assassinat, il doit fuir et embarque avec lui la prostituée rescapée du traquenard Raquel. Le duo improbable tente d'échapper à leurs poursuivannts en se rendant dans le Golfe du Mexique. Raquel lui demande de faire une halte au Texas. Elle prétend que quelqu'un lui doit de l'argent, mais elle revient avec un sac poubelle plein de vêtements et une petite-fille de trois ans... - Critique : Roy, une crapule au service d’un caïd local, apprend qu’il est condamné — une tumeur au poumon. Il échappe in extremis à un guet-apens, embarquant avec lui une jeune prostituée présente sur les lieux. Une cavale insolite à travers le Texas attend ces deux esseulés… En acceptant ce film de commande, adapté d’un roman de Nic Pizzolatto (le créateur de True Detective), Mélanie Laurent prend le risque d’une aventure loin de son univers. Et les personnages n’ont, de prime abord, rien pour plaire. Lui est brutal. Elle passe son temps à pleurnicher ou à aguicher les hommes qui passent. Ni l’amour ni l’amitié ne les lie, plutôt un instinct de survie, une entraide improvisée, hasardeuse, mais qui peut les bonifier au fil des kilomètres avalés. Au passage, la réalisatrice filme l’Amérique des déshérités, traverse des décors poisseux ou des quartiers fantômes, se permet des digressions fécondes. Comme cette séquence triste et belle où Roy se rend chez son ex. Sur le palier de sa maison, il a une brève conversation avec elle, qui condense leur amour vicié, son basculement du simple bonheur vers l’enfer domestique. Elle Fanning émeut en biche blessée, outragée, courageuse malgré tout, accrochée à un semblant de joie. Mais c’est surtout Ben Foster, intense et subtil, qui hisse le film vers le meilleur.