Ethiopie, le mystère des mégalithes, diffusion du 28/02/19

Arte
28/02/19 ~ 09:25 - 11:10

Avec leur calotte arrondie, une dizaine de milliers de stèles à forme phallique parsèment les hauts plateaux du Sidamo et du pays Gedeo, dans le Sud de l'Ethiopie, sur un territoire de 10 000 kilomètres carrés. Découverts il y a moins d'un siècle par une poignée d'explorateurs, ces gigantesques mégalithes ont été peu étudiés, à la différence des stèles anthropomorphes, dont les recherches ont révélé le caractère funéraire. Une équipe de scientifiques dirigée par Roger Joussaume, spécialiste français du mégalithisme, mène une campagne de fouilles sur les nombreux sites archéologiques de la région. Ils tentent de dater et de comprendre ce patrimoine, abandonné en l'état par une civilisation encore méconnue. Critique : C’est un patrimoine unique : une dizaine de milliers de stèles phalliques dressées vers le ciel, sur les contreforts de la vallée du Rift, en Ethiopie. Découvertes il y a moins d’un siècle, ces pierres levées restent une énigme : quelle civilisation a érigé ces monolithes ? A quoi servent-ils ? Alors que depuis des décennies les scientifiques se relaient pour percer leur mystère, Alain Tixier a suivi une importante équipe d’anthropologues et de géologues sur le terrain. Du musée d’Addis-Abeba aux sites de Soditi ou de Tuto Fela, il filme les tâtonnements et les découvertes (fragments d’ossements, poteries) de l’expédition. La description des fouilles se double d’une étude culturelle : l’équipe cherche des traces du passé dans les pratiques toujours vivaces de peuples traditionnels (les Konso et les Gewada), qui continuent d’ériger des pierres levées, à enterrer leurs morts selon des rituels ancestraux et se transmettent de génération en génération un savoir-faire de potier. Truffé de belles images, pédagogique, cette minutieuse enquête archéologique explore une histoire remontant probablement au néolithique. Elle offre un bon aperçu des méthodes de travail des archéologues, qui, grâce aux outils modernes, parviennent à faire parler des fragments encore inexploitables il y a quelques années.