«Dune» de Jodorowsky, diffusion du 30/08/20

Arte
30/08/20 ~ 01:30 - 03:00

L’épopée du Dune inachevé de «Jodo», grand maître de l’étrange dans les années 1970, avec Dalí, Orson Welles et Mick Jagger au générique. Exaltant. - Critique : Au panthéon des films inachevés, l’adaptation de Dune, de Frank Herbert, par le cinéaste (et chaman) chilien Alejandro Jodorow­sky surclasse, par sa démesure, le Napoléon de Stanley Kubrick et le Don Quichotte de Terry Gilliam… Retour en 1975 : fort du succès d’El Topo, en 1970, et de La Montagne sacrée, en 1973, « films trips » frottés à l’ésotérisme et au surréalisme, le producteur ­Michel Seydoux donne carte blanche à « Jodo », qui sort de son chapeau un ambitieux projet de film de science-fiction. Le réalisateur recrute le dessinateur Jean Giraud, alias Mœbius, pour concevoir le story-board, embauche Salvador Dalí à 100 000 dollars la minute, Mick Jagger et Orson Welles pour jouer les guerriers dans le désert algérien, confie la musique à Pink Floyd : bref, la crème de la crème hallucinogène des seventies. Mais il manque 5 millions de dollars (sur 15) pour boucler le budget d’un film prévu pour durer « entre douze et vingt heures »… Tous les témoins de cet exaltant documentaire s’accordent à dire que le résultat aurait changé l’avenir du cinéma à effets spéciaux. C’est sans doute vrai quand on voit ce qu’Alien, Star Wars et consorts doivent à ce film invisible. « Dune existe à l’état de rêve, philosophe son créateur, et les rêves ont le pouvoir de changer le monde… »