«Dune» de Jodorowsky, diffusion du 09/08/20
L’épopée du Dune inachevé de «Jodo», grand maître de l’étrange dans les années 1970, avec Dalí, Orson Welles et Mick Jagger au générique. Exaltant. - Critique : Au panthéon des films inachevés, l'adaptation de Dune, de Frank Herbert, par le cinéaste (et chamane) chilien Alejandro Jodorowsky surclasse, par sa démesure, le Napoléon de Stanley Kubrick, le Don Quichotte de Terry Gilliam et la demi-douzaine de projets avortés d'Orson Welles... Retour en 1975 : fort du succès d'El Topo en 1970 et de La Montagne sacrée en 1973, « films trips » frottés à l'ésotérisme et au surréalisme, le producteur français Michel Seydoux donne carte blanche à « Jodo », qui sort de son chapeau un ambitieux projet de film de science-fiction, censé « ouvrir l'esprit du public à la façon du LSD ». Le réalisateur recrute le dessinateur Jean Giraud, alias Moebius, pour concevoir le story-board, embauche Salvador Dalí à 100 000 dollars la minute, Mick Jagger et Orson Welles pour jouer les guerriers dans le désert algérien, confie la musique à Pink Floyd : bref, la crème de la crème hallucinogène des seventies. Mais il manque 5 millions de dollars (sur 15) pour boucler le budget d'un film prévu pour durer « entre douze et vingt heures »... Tous les prestigieux témoins de cet exaltant documentaire s'accordent à dire que le résultat aurait changé l'avenir du cinéma à effets spéciaux. C'est sans doute vrai quand on voit ce qu'Alien, Star Wars et consorts doivent à ce film invisible. « Dune existe à l'état de rêve, philosophe son créateur, et les rêves ont le pouvoir de changer le monde »... — Jérémie Couston