Dark Waters, diffusion du 30/11/20

Canal+
30/11/20 ~ 23:27 - 01:30

Dans l'état de Virginie, Robert Bilott travaille comme avocat pour de grandes compagnies petro-chimiques. Un jour, un fermier lui demande son aide car il est persuadé que la société DuPont empoisonne sciemment l'eau du comté. Cet empoisonnement aurait provoqué la mort de ses 190 vaches. Billot finit par se rendre sur place. Il constate la catastrophe et décide de mener son enquête, au grand désarroi de son associé Tom Terp . Sarah, sa femme, s'inquiète également de voir son mari partir en croisade et craint de perdre leur vie confortable. Mais Bilott est décidé à mener son combat jusqu'au bout, à ses risques et périls... - Critique : Rien, a priori, ne destinait Robert Bilott, avocat d’un cabinet d’affaires dans les années 1990, à dévier de sa route toute tracée vers la réussite et le confort. Le travail de ce trentenaire consciencieux consistait à défendre les intérêts des industries chimiques. Mais alerté un jour par un fermier qui voit ses vaches mourir une à une, l’avocat commence à changer de camp… Nous tenir en haleine durant deux heures autour des effets catastrophiques d’une substance de synthèse n’était pas gagné d’avance. Le cinéaste rend pourtant passionnants les multiples épisodes de cette affaire scandaleuse et véridique, qui n’est à ce jour que partiellement résolue. L’attrait du réquisitoire tient dans son combat digne de David contre Goliath. Dark Waters est un film-dossier, traité comme tel. En témoigne cette séquence ahurissante où Bilott (Mark Ruffalo, totalement impliqué) est encerclé par des montagnes de cartons renfermant des milliers de documents qu’il décide d’éplucher seul pour y dénicher la faille. Tâche titanesque dont le film rend compte, le cinéaste ne craignant pas d’exposer une somme d’informations impressionnante, d’ordre à la fois scientifique, juridique, économique, médical. Loin de peser, ces éclairages ne cessent d’alimenter le suspense et la paranoïa. Si la narration reste limpide, l’image, elle, baigne dans une atmosphère plombée d’hiver sans couleur ni lumière, où les animaux et les humains ressemblent à des zombies, où la nature ne semble plus rien offrir de sain. C’est aussi tout le système économico-politique qui paraît vicié de l’intérieur.