Contre-enquête, diffusion du 20/10/20

NRJ 12
20/10/20 ~ 22:00 - 23:30

Un flic persuadé que l’assassin de sa fille court toujours entame une contre-enquête… Un polar qui, malgré Jean Dujardin dans le rôle principal, sonne étrangement faux et creux. - Critique : Film de Franck Mancuso (France, 2007). Scénario : F. Mancuso, d'après Lawrence Block. 85 mn. Avec Jean Dujardin, Laurent Lucas, Agnès Blanchot, Aurélien Recoing. Genre : double jeu. Il n'a pas enquêté sur le viol et le meurtre de sa fillette. Ses collègues s'en sont chargés. Un suspect a été arrêté, puis condamné après avoir avoué. Justice a donc été faite, laissant néanmoins l'inspecteur Malinow­ski au fond du gouffre. Jusqu'au jour où une lettre lui parvient. L'assassin présumé y clame son innocence en des termes si sincères que le flic en est troublé. Sans rien dire à sa compagne, à ses confrères, il mène une contre-enquête pour s'apercevoir que le jour du drame un assassin d'enfants rôdait sur le lieu du crime. Franck Mancuso a été flic durant vingt ans. D'où la réussite de quelques seconds rôles : Aurélien Recoing et Jacques Frantz ont une gueule, des gestes, des mots qui font vrai. Sonnent étrangement faux, en revanche, toutes les scènes de procès, que n'importe quel cinéaste débutant ayant vu trois séries télé réussit, en général, sans problème. La télé, précisément, Franck Mancuso ne doit pas la regarder souvent : où a-t-il pris l'idée de ce présentateur qui, en direct, s'excuse presque de ne pas donner à son invité (le faux coupable) le numéro de portable du flic qui l'a innocenté... Jean Dujardin a visiblement cru - et c'est tout à son honneur - à son personnage. Reste, néanmoins, qu'il est totalement indéfendable. Le scénario - vaguement inspiré d'un roman de Lawrence Block - ne semble, d'ailleurs, écrit que dans un seul but : le faire foncer, au mépris de toute vraisemblance, vers un coup de théâtre qui, par sa maladresse, rappelle certains polars détestables des années 70. Les voir renaître, soudain (notamment dans A vif, de Neil Jordan, avec Jodie Foster), donne froid dans le dos. Pierre Murat