Brooklyn Affairs, diffusion du 25/01/21

Canal+
25/01/21 ~ 15:10 - 17:30

Dans les années 1950, souffrant du syndrome de Gilles de la Tourette, Lionel Essrog travaille pour Frank Minna, un détective privé qu'il considère comme un mentor. Un jour, ce dernier est kidnappé et abattu sous ses yeux. Avant de mourir, il demande à Lionel de protéger une fille mystérieuse. Malgré les avertissements de son entourage, Essrog se met alors en tête de retrouver ceux qui ont tué son ami. Pour cela, il recherche d'abord la fille sur laquelle Minna enquêtait. Il découvre bientôt qu'il s'agit de Laura Rose. Activiste du droit au logement, cette dernière le met sur la piste du riche et influent Moses Randolph. - Critique : Un joueur. Devant et derrière la caméra, Edward Norton s’amuse beaucoup en adaptant le roman de Jonathan Lethem Les Orphelins de Brooklyn. Il y trouve un personnage aussi excentrique que séduisant, Lionel Essrog, détective privé atteint du syndrome de La Tourette — cette manie irrépressible de jurer n’importe où, n’importe quand et sans raison. Dans le New York de la fin des années 1950, les embrouilles vont bon train et personne ne pleure le limier Frank Minna (Bruce Willis) quand il prend une balle dans la peau. Mais il était le patron de Lionel Essrog, qui va s’aventurer dans les repaires de la pègre pour faire justice. Parce que Frank était un père pour lui, « bordel ! ». Les gros mots intempestifs et leur fantaisie facétieuse permettent à ­Edward Norton de camper, à 50 ans, un homme immature qui a tout à découvrir, des secrets de l’immobilier mafieux aux mystères de l’amour. L’acteur-réalisateur met dans ­Brooklyn Affairs une belle nostalgie de l’âge d’or hollywoodien, du burlesque au film noir. Un parfum rétro traverse cette enquête dans New York, pas du tout formatée comme un divertissement d’aujourd’hui. La générosité guide le récit feuilletonesque, comme la direction d’acteurs, fraternelle et complice. Une envie de liberté s’exprime, jusque dans un club de jazz où les trompettistes improvisent. Un rire, une émotion, un frisson : l’important est de jouer sur toutes les notes du cinéma. Un homme-orchestre est aux commandes et son plaisir est ­communicatif.