Bluebird, diffusion du 08/02/21

Canal+
08/02/21 ~ 00:29 - 01:55

Danny, un étranger qui a purgé sa peine en Belgique, sort de prison. Bénéficiant d'une libération conditionnelle, il loge dans un petit hôtel dont la patronne, Laurence, accepte les anciens détenus le temps qu'ils se remettent sur pied. Elle sait la difficulté de la réinsertion, étant elle-même femme de voyou incarcéré. Laurence peine à élever seule sa fille Clara, une adolescente séductrice, qui se met à tourner autour de Danny, qui a trouvé un emploi dans un restaurant chinois. Quand la jeune fille est agressée, il retrouve ses vieux démons... - Critique : Depuis son prix SNCF du polar (pour Balancé dans les cordes, en 2013), l’auteur Jérémie Guez est devenu un scénariste demandé, travaillant sur quelques réussites du cinéma de genre made in France, tels Arès (Jean-Patrick Benes, 2016), Sparring (Samuel Jouy, 2017) ou La nuit a dévoré le monde (Dominique Rocher, 2018). En matière de films noirs, son premier long métrage s’apparente plutôt à l’école belge, avec une atmosphère qui rappelle ceux de Michaël R. Roskam (Bullhead). Le Danois Roland Møller, dans une performance hiératique façon Matthias Schoenaerts, incarne un détenu en liberté conditionnelle, père de substitution pour la fille de sa logeuse. Le jeune réali­sateur sait exploiter la cinégénie de son décor de friche industrielle. Et, surtout, le potentiel métaphorique de l’arrière-cuisine d’un restaurant chinois, où le héros fait la plonge. Dans cette pièce, sorte d’écurie d’Augias, il décrasse autant les murs que sa conscience, secondé par un lave-vaisselle en panne qu’il doit réparer pour absorber le flux d’assiettes sales, joli symbole des emmerdes. Dommage que la mise en scène de Guez, un rien apprêtée, un rien complaisante, ne possède pas la même sécheresse que son écriture. Son deuxième long métrage, Sons of Philadelphia, reporté à cause de la crise sanitaire, devrait sortir en salles courant 2021.