Barbara, diffusion du 18/03/19

Canal+
18/03/19 ~ 02:40 - 04:15

Brigitte, une comédienne, se prépare à entrer dans la peau de Barbara sous le regard du réalisateur Yves Zand. Elle travaille d'arrache-pied pour être prête pour le tournage de ce biopic consacré à la célèbre chanteuse de "L'Aigle noir". Elle s’imprègne des images de son modèle, s’approprie ses gestes, pousse la chansonnette , tandis que le cinéaste continue de nourrir son scénario en poursuivant son enquête, en dénichant de nouvelles archives... Critique : | Genre : barbarophile. Une actrice surgit (Jeanne Balibar). Elle doit jouer la longue dame brune sous la direction d’un cinéaste roux (Mathieu Amalric, lui-même), transi d’admiration. Pour la comédienne ou pour Barbara ? Les deux… Ces louves magnifiques ne vont pas cesser de dialoguer à distance, de jouer ensemble, de se confondre, de permuter. Autant prévenir : ce n’est pas la biographie qui intéresse l’auteur de Tournée (2009), mais l’esprit de la chanteuse, ses vertiges, ses sensations, ses émotions, qui déteignent si bien sur nous. Dans ce poème kaléidoscopique, avec la complicité de celle qui fut sa compagne, Amalric s’amuse à composer, à improviser autour des gestes, des rites, des accessoires (lunettes noires, piano, boa…). Il montre comment a pu naître telle chanson (Je ne sais pas dire), comment la chanteuse de Nantes se préparait, répétait, habitait la scène bien avant ses concerts, comment elle envoûtait tous ceux qui l’entouraient. Son enfance de petite fille juive, la guerre, le père incestueux, la mère envahissante sont évoqués, mais en sourdine. La Barbara fantasque, accro aux médocs, croqueuse d’hommes, capricieuse, tendre, autoritaire, drôle, dyslexique, affectionnant le cirque, les gens du voyage : tout est bien là, mais fantasmé comme dans un rêve éveillé. Emblème : cette séquence splendide, de nuit, où Barbara, qui n’a pas le permis, tient le volant du jeune chauffeur (son amant musicien) qui s’est endormi, et roule ainsi un long moment.