Vice

Avant de devenir l'homme politique que l'on sait, Dick Cheeney a été renvoyé de Yale et est sorti deux fois de prison grâce à Lynne qui lui a posé un ultimatum. Changer de vie ou pas de mariage. Dick Cheeney a donc changé de vie. Il a travaillé comme chef du personnel auprès du président Gerald Ford, a été Secretaire de la Défense pour George H.W. Bush et a officié comme PDG de la Halliburton oil corporation. Rusé, il est devenu le vice-président le plus puissance de l'Amérique moderne grâce George W. Bush. Un homme largement secondé par sa femme Lynne, une femme redoutable et intelligente. George W. Bush est vite devenu une marionnette... - Critique : Vous avez oublié qui est Dick Cheney ? Logique : cet homme pourtant corpulent a toujours su se faire discret. Heureusement, il y a des réalisateurs comme Adam McKay pour nous rafraîchir la mémoire d’une bonne douche d’humour. Comment un technocrate grossier tel que Dick Cheney a pu abuser tant de monde, voilà une énigme qui mérite d’être sondée. Étudiant viré de Yale, il est d’abord ouvrier le jour et poivrot bagarreur le soir. Sa femme lui pose un ultimatum. L’héroïne en creux du film, c’est elle — Amy Adams, parfaite en bourgeoise patronnesse, auguste, déterminée. Ce n’est pas seulement un homme transparent qui finit par confisquer les clefs de la Maison-Blanche, c’est aussi et surtout un couple. Vice croque, caricature et simplifie sans doute, mais c’est au profit d’une jubilation quasi constante. On n’est pas loin d’un réquisitoire à la Michael Moore. La satire montre les différents échelons gravis et décortique les combines machiavéliques d’un génie du bluff qui a profité d’une faille du système. Christian Bale donne chair à la caricature, créant un mastodonte inquiétant, inexpressif, de plus en plus inébranlable.