Un long dimanche de fiançailles

France 2
17/01/21 ~ 23:05 - 01:10

1920 : Mathilde est sûre que son amoureux, disparu, a réchappé de la Grande Guerre... Un film bourré d'idées visuelles, mais étrangement dépourvu d'émotion. Impressionnant et un peu froid. - Critique : Mathilde est de ces jeunes filles qui rêvent leur vie. Malgré la polio, qui l’a laissée boiteuse, la Grande Guerre, qui lui prend son seul amour… Dans son cœur, elle a l’espoir qu’il est vivant… Du roman, le film garde la trame de faux polar dont l’enquêtrice principale serait une Bretonne têtue, suffragette qui s’ignore. Mais Jean-Pierre Jeunet n’en fait que l’arrière-plan. Ce qui l’intéresse, c’est créer un monde. Avec son enfer (les tranchées) , son paradis (une maison en Bretagne) et, entre les deux, une Belle Époque soigneusement stylisée. La sauvagerie de la guerre de 1914 est bien rendue. Mais cette surenchère esthétique est la limite du film : un trop-plein qui nuit à l’épaisseur des personnages et de l’émotion. On le mesure a contrario quand deux scènes osent la durée. D’abord la rencontre embarrassée entre Jérôme Kircher et Jodie Foster, histoire d’amour périphérique et l’un des plus beaux moments du film. Puis le dîner auquel s’invite Albert Dupontel — Audrey Tautou s’y endort… On comprend que son personnage est d’abord celui d’une enfant, plus capricieuse que passionnée…