Pas de dieux et Soir de fête
«Pas de dieux», ballet pastiche sur le «Concerto en fa» de Gershwin, a été chorégraphié originellement par Gene Kelly. Au cours de cette soirée niçoise dédiée à la danse américaine, le Ballet Nice Méditerranée, dirigé par le danseur Eric Vu-An, donne également à voir et à entendre «Soir de fête», une chorégraphie de Léo Staats réglée par Eric Vu-An sur une musique de Léo Delibes. Critique : Insolite soirée de divertissement chorégraphique que ce programme mixte présenté par le Ballet Nice Méditerranée. Sous la direction d’Eric Vu-An depuis 2009, la troupe enchaîne deux raretés : Pas de dieux, créé en 1960 par Gene Kelly à l’Opéra national de Paris, sur une partition virevoltante de Gershwin, et Soir de fête, conçu en 1925 par Léo Staats, sur une musique de Léo Delibes. Le premier ballet, remonté par Claude Bessy, met en scène une ribambelle de personnages colorés et pétillants qui filent sur leurs pointes en swinguant des hanches. Sur un scénario rejouant le mythe de l’amour au pays des dieux, il déploie un ton de comédie musicale, faisant tourner les tableaux au gré des montagnes russes rythmiques de Gershwin. En miroir de cette équipée très pop, Soir de fête joue sur les codes classiques dans une atmosphère de soirée élégante et planante. La ligne claire des pas se décline selon les solos, duos, ensembles, exigeant précision et sens du détail. Dans un dégradé de tutus romantiques pastel, cette fête un brin mélancolique offre, avec Pas de dieux, un programme au double visage, faisant ainsi miroiter des pans rarement présentés de l’histoire de la danse. Et c’est toujours une excellente chose.