Mon fils
L'Israélien Eran Riklis rend compte de la complexité de son pays, en montrant que l’intégration arabophone est souvent synonyme de ségrégation. Un peu schématique, mais émouvant. - Critique : | Genre : arabe israélien. Le fait est rappelé au début du film : 20 % des citoyens israéliens sont des Arabes. Iyad est l'un d'eux. Après une enfance plutôt heureuse racontée sur le ton tendre et drolatique de la fable, le voici en âge d'aller au lycée. Comme il est un élève brillant, ses parents l'ont inscrit dans un prestigieux internat juif de Jérusalem, meilleure école du pays. Là-bas, parlant un hébreu fruste, il est d'abord considéré comme une bête curieuse mais parvient peu à peu à se faire accepter, et même aimer par une jeune élève juive. Dont les parents, las, voient cette idylle d'un très mauvais oeil. Après Les Citronniers, l'Israélien Eran Riklis continue à rendre compte de la complexité de son pays. Il montre que l'intégration arabophone s'accompagne souvent d'une forme de ségrégation. Les préjugés persistent côté israélien. Y compris dans tel roman d'Amos Oz, dont Iyad, courageusement, dénonce le racisme latent devant sa classe — la scène la plus forte du film. Mon fils n'est pas toujours aussi adroit dans la démonstration et a tendance à s'éparpiller. En parallèle à l'histoire sentimentale se trame une amitié entre Iyad et un camarade juif paralytique. Un lien un peu trop survolé par le cinéaste, et c'est dommage : de l'un à l'autre se joue un échange d'identités troublant, aussi funeste que réconfortant. — Jacques Morice