Mon fils

Arte
28/09/20 ~ 00:55 - 02:30

L'Israélien Eran Riklis rend compte de la complexité de son pays, en montrant que l’intégration arabophone est souvent synonyme de ségrégation. Un peu schématique, mais émouvant. - Critique : | Genre : arabe israélien. Le fait est rappelé au début du film : 20 % des citoyens israéliens sont des Arabes. Iyad est l'un d'eux. Après une enfance plutôt heureuse racontée sur le ton tendre et drolatique de la fable, ­le voici en âge d'aller au lycée. Comme il est un élève brillant, ses parents l'ont inscrit dans un prestigieux internat juif de Jérusalem, meilleure école du pays. Là-bas, parlant un hébreu fruste, il est d'abord considéré comme une bête curieuse mais parvient peu à peu à se faire accepter, et même aimer par une jeune élève juive. Dont les parents, las, voient cette idylle d'un très mauvais oeil. Après Les Citronniers, l'Israélien Eran Riklis continue à rendre compte de la complexité de son pays. Il montre que l'intégration arabophone s'accompagne souvent d'une forme de ségrégation. Les préjugés persistent côté israélien. Y compris dans tel roman d'Amos Oz, dont Iyad, courageusement, dénonce le racisme ­latent devant sa classe — la scène la plus forte du film. Mon fils n'est pas toujours aussi adroit dans la démonstration et a tendance à s'éparpiller. En parallèle à l'histoire sentimentale se trame une amitié entre Iyad et un camarade juif paralytique. Un lien un peu trop survolé par le cinéaste, et c'est dommage : de l'un à l'autre se joue un échange d'identités troublant, aussi funeste que réconfortant. — Jacques Morice