Mercredi 04:45

Arte
03/12/20 ~ 01:25 - 03:15

Afin de financer la rénovation du club de jazz qu'il a acheté il y a plus de quinze ans dans le centre d'Athènes, Stelios Dimitrakopoulos a emprunté de l'argent à un prêteur sur gages roumain. Celui-ci réclame son dû, lui laissant à peine trois jours pour réunir la somme, faute de quoi Stelios devra lui céder le local. Sur le qui-vive, Stelios réalise à quel point sa situation est sérieuse lorsqu'il assiste par hasard au meurtre du propriétaire d'un club de strip-tease incapable de rembourser ses dettes contractées auprès du même créancier que lui… - Critique : Récompensé de multiples fois aux Hellenic Film Awards 2016 — l’équivalent des César en Grèce —, le deuxième long métrage d’Alexis Alexiou décrit la descente aux enfers du propriétaire d’un établissement nocturne athénien, sommé de rembourser au plus vite son principal créancier. Le cinéaste voudrait, bien sûr, transformer cette histoire en allégorie de la crise grecque mais, trop occupé à se regarder filmer, il s’avère incapable de restituer le moindre crépitement social — sans comparaison, par exemple, avec Le Caire confidentiel, de Tarik Saleh (2017), qui réussissait une intrigue de film noir dans le bouillonnement du printemps arabe. Mercredi 04:45 est truffé de références écrasantes aux classiques du polar américain (les enseignes lumineuses) ou hongkongais (une fusillade sous la pluie, au ralenti), voire à ceux de Jean-Pierre Melville (l’omniprésence du jazz). Une hétérogénéité dont souffre également la mise en scène. Le film se réduit ainsi à une alternance tape-à-l’œil de gros plans et de plans larges, de décadrages et de flous artistiques, avec une caméra tantôt fixe, tantôt à l’épaule. Un vrai gâchis.