Mary Reilly

Arte
22/02/21 ~ 22:20 - 00:05

Le docteur Jekyll avait une servante, aussi tourmentée que lui... Film somptueux et sombre, où la servante et le maître se découvrent des tourments communs. Aussi instable que la passerelle qui lie l’appartement de Jekyll à son laboratoire. - Critique : Rescapée d’une enfance terrible, Mary est servante dans la respectable demeure du Dr Jekyll… Pas d’espoir : le film est anti-hollywoodien. Mary est un mur. Jekyll seul devine en elle des tourments identiques aux siens. Quand elle s’échappe de l’univers oppressant de son maître, que trouve-t-elle ? Une folie frénétique, une symphonie mortuaire où les corps des prostituées assassinées côtoient les cadavres des animaux sur les marchés. Du sang partout. Il ne restera plus à Mary Reilly qu’à osciller sur la passerelle instable qui relie l’appartement du Dr Jekyll à son laboratoire. Les moments oniriques sont servis par la lumière du grand chef op français Philippe Rousselot et le décor étrange de Stuart Craig. La plus grande perversité de Stephen Frears, c’est de jouer davantage sur la répulsion que sur l’attirance. Un film hiératique, privé de chair, orgueilleux, impavide, suicidaire.