Mad Dog with Soul

Arte
L'histoire de Joe Cocker
05/01/19 ~ 05:20 - 06:20

Joe Cocker s'est éteint en 2014 à l'âge de 70 ans. Trois ans après sa disparition, cette biographie passe en revue les grandes étapes de sa carrière, du festival de Woodstock en 1969 au premier concert à l'est du mur de Berlin, en 1989. C'est avec sa reprise du tube des Beatles «With a Little Help From my Friends» que ce natif de Sheffield s'est retrouvé propulsé sur la scène mondiale rock. En 1968, avec son premier hit, «Marjorine», il conquiert l'Amérique, où deux ans d'une tournée effrénée, marquée par l'héroïne et les acides, finiront de ravager sa voix et son corps. Il passera le reste de sa carrière à se battre contre l'addiction jusqu'à son décrochage total, en 1991, et retrouvera par moments la grandeur de ses débuts. Critique : De Joe Cocker, disparu en 2014 à l’âge de 70 ans, la mémoire collective retient la voix soul écorchée, les tics corporels disgracieux sur scène et quelques titres : l’extraordinaire reprise des Beatles With a little help from my friends à Woodstock (qui aujourd’hui encore donne de sacrés frissons), You are so beautiful, en 1974, et les hits convenus des années 1980 (Up where we belong, You can leave your hat on), dont la tiédeur tranche avec le bouillon­nement infernal de ses débuts. Ce documentaire posthume tente de ­resituer le chanteur, dans l’embouteil­lage historique du rock, pour ne pas oublier ce qui fit sa singularité. Les reprises ont façonné son succès, parce que ce chien fou était un interprète hors du commun. Le meilleur avec Mick Jagger, selon la presse anglaise des années 1960. Son larynx tapissé de ­papier de verre pouvait transfigurer n’importe quelle composition. Promis à une carrière dorée, ce fan transi de Ray Charles allait rapidement déchanter et sombrer dans un refrain connu. Addictions en tous genres et candeur pervertie par la face noire du business rock. Un destin fascinant, tragique et touchant, qui aurait mérité un traitement beaucoup moins scolaire. Au détour de cette biographie trop sagement chronologique émerge tout de même un parti pris intéressant : des extraits d’interviews de l’artiste, en voix off, comme s’il nous racontait sa vie tumultueuse depuis l’au-delà.