L’Œil du témoin
Vétéran du Viêtnam, Darryl Deever est aujourd'hui gardien de nuit dans un immeuble de Manhattan. Une nuit, Long, un homme d'affaires douteux d'origine vietnamienne, est assassiné dans son bureau. Darryl soupçonne son ami Aldo, récemment mis à la porte par la victime, d'être le meurtrier. Soupçons confortés par le regain de fortune dont Aldo profite depuis peu. Dehors, les journalistes sont déjà là, avides de révélations. Pour séduire la belle et brillante Tony Sokolow, dont il est secrètement amoureux, Darryl lui fait croire qu'il en sait plus qu'il ne le dit. Alors qu'une enquête est entamée par les autorités, la police le porte sur sa liste des suspects... Critique : Genre : polar attrape-tout. Daryll, vétéran du Vietnam devenu gardien de nuit, découvre le corps de son patron. Qui est coupable ? Son ami, Aldo, licencié quelques jours plus tôt ? Daryll mène l’enquête et contacte une jolie journaliste de télé dont il tombe immédiatement amoureux — et c’est réciproque… Mais il a mis le doigt dans un engrenage qui le dépasse. Polar attrape-tout (les anciens du Vietnam, le pouvoir croissant des médias, voire le départ des Juifs d’URSS pour Israël), le film bénéficie d’un scénario partiellement autobiographique — Steve Tesich avait été gardien de nuit. Cet auteur prématurément disparu reçut un oscar pour La Bande des quatre (du même Peter Yates) et écrivit notamment le subtil Georgia, d’Arthur Penn. En vieux routier de Hollywood, Yates (Bullitt) mène la danse avec savoir-faire et quelques clins d’œil à Hitchcock. Les acteurs s’en donnent à cœur joie, notamment William Hurt, délicieusement ambigu. Heureuse époque de Hollywood où les personnages gagnaient en richesse et en complexité sur l’intrigue, pourtant franchement alambiquée. — Aurélien Ferenczi