Les pionniers de la Western Union

Arte
21/02/19 ~ 13:35 - 15:35

1861. Vance Shaw, un ancien bandit, a renoncé à la vie dangereuse qu'il menait autrefois pour travailler à la Western Union, la compagnie qui a pour mission d'établir une liaison télégraphique à travers les Etats-Unis. Les travaux avancent peu à peu. Vance et Richard Blake, qui lui aussi est employé par la Western Union, s'éprennent de la même femme, Susan Creighton. De supposés Indiens s'emparent du bétail appartenant au frère de cette dernière, Edward Creighton, qui est chargé de superviser les travaux. Peu après, Vance retrouve ces «Indiens», qui se révèlent, en fait, être ses anciens complices... Critique : Bercé dans sa jeunesse par les romans de Karl May, Fritz Lang adorait les cow-boys et les Indiens, faisant souvent du tourisme entre deux journées de travail quand il tournait dans l’Ouest. Ce deuxième western pour la Fox (la légende veut que le cinéaste ait été contraint de troquer son monocle hautain pour de simples lunettes afin que Zanuck accepte de l’engager) force sur le pittoresque, la patte du romancier Zane Grey, crédité au scénario. Il raconte l’odyssée du télégraphe : planter des poteaux sur la prairie (reliés par un « fil qui chante », comme diront Morris et Goscinny) n’est certes pas une mince affaire. S’en mêlent un hors-la-loi plus ou moins repenti (Randolph Scott, minéral), un « pied tendre » (Robert Young, ridicule comme il faut), un ingénieur et sa sœur (Virginia Gilmore, la première conquête hollywoodienne du cinéaste). Malgré le Technicolor criard et les rajouts comiques exigés par Zanuck (les mimiques du cuisinier surjoué par Slim Summerville), le film est un plaisir constant : exploration des archétypes du genre, belle scène d’incendie de forêt (tournée par la seconde équipe), absence de happy end. Et zéro rédemption : jamais chez Fritz Lang.