Les Milles, le train de la liberté

LCP
23/12/20 ~ 14:59 - 17:51

1940. La France interne les étrangers vivant sur son territoire. Un capitaine de camp ouvre les yeux sur la détresse des prisonniers. Un film dossier qui évite les pesanteurs de la leçon d'histoire. Jean-Pierre Marielle est remarquable. - Critique : 1940. Les autorités françaises ont interné des citoyens allemands vivant en France : ce sont pour la plupart des opposants au nazisme, mais leur nationalité en a fait des ennemis. C’est ainsi que l’officier de réserve Perrochon se trouve à la tête du camp des Milles, une ancienne briqueterie hâtivement aménagée en prison militaire. Bien sûr, l’ambition artistique s’efface devant le souci, inattaquable, de témoigner : il s’agit d’abord de raconter l’une de ces pages méconnues de l’Histoire récente, qui ne montre pas les autorités militaires françaises sous leur meilleur jour. Le grand sujet — comment un officier affaibli par la maladie tenta coûte que coûte de sauver des artistes et savants juifs, plus par sens du devoir que par une quelconque volonté de justice — écrase toute velléité de mise en scène. Sébastien Grall reste d’abord au service de son récit. Mais, fondamentalement, Les Milles est une œuvre honnête, qui utilise les moyens classiques du cinéma français : des comédiens irréprochables, des dialogues écrits et efficaces.