Les irréductibles

TMC
27/07/20 ~ 21:25 - 23:30

Deux ouvriers au chômage décident, la quarantaine passée, de décrocher... le baccalauréat ! Chronique sociale, à l'anglaise, au scénario parfois trop éparpillé mais portée par l'interprétation de Jacques Gamblin. - Critique : Film de Renaud Bertrand (France, 2006). Scénario : Marc Herpoux, Dominique Mérillon, Sébastien Thibaudeau. 105 mn. Avec Jacques Gamblin : Michel. Kad Merad : Gérard. Rufus : Edmond. Genre : mention assez bien. Premier long métrage de cinéma de Renaud Bertrand, réalisateur de la série Clara Sheller, Les Irréductibles s'aventure sur un terrain trop souvent laissé en jachère par le cinéma français : les « gens de peu », aux prises avec les difficultés sociales qu'on imagine mais aussi - c'est le meilleur des comédies britanniques engagées - avec un rêve qui les maintient, tant bien que mal, debout. Ici, deux employés sans le début d'un diplôme, mis au chômage par la fermeture de leur usine, se lancent un drôle de pari : essayer, la quarantaine sonnée, de décrocher le bac. Et voilà donc, scènes attendues et réussies, nos deux héros sur les bancs du lycée, affrontant des profs plus jeunes qu'eux - et aussi bien plus arrogants... Le meilleur du film est la forte caractérisation des deux personnages : Gérard, le « manuel » - joué par Kad Merad -, nounours en quête d'affection, s'invente en vain des métiers pour rencontrer l'âme soeur et montre une touchante inadaptation au monde « compétitif ». Michel, incarné par Gamblin, s'entête dans son projet scolaire jusqu'à mettre en danger son équilibre familial. En prime, belle prestation de Rufus en patron retraité, victime comme ses ouvriers de la mondialisation, qui s'improvise coach de choc pour nos aspirants bacheliers. Ce vieux monsieur digne est à l'image du film : d'une sincérité qui rend belles les idées les plus naïves.